vendredi 26 mai 2017

Pour un retour de la chevalerie spirituelle dans notre patrie charnelle

 C'est un texte anonyme que m'a envoyé un de mes correspondants, fort bien écrit, il donne un aperçu de comment devrait agir et penser une véritable élite algérienne, militaire et civile, un code d'honneur qui devrait s'appliquer à tous les soldats politiques.  La défense de notre sang et de notre sol passe par une éthique imparable.

El -Futuwa ( La Chevalerie Spirituelle ) qui consiste à effacer son ego pour le remplacer par le service permanent à l’autre ,Elle constitue un idéal d’homme libre, fidèle, vertueux, courageux et protégeant les faibles. Cette notion arabe est très ancienne, antérieure à l’islam, et le Coran l’a adoptée pour lui donner une nouvelle dimension.

Le mot futuwwa est couramment traduit par « chevalerie « . En arabe, elle comprend les notions de chevalerie (furûsiyya), de générosité (karam), de jeunesse (vigueur) et de maturité (rujûliyya). Elle a un rôle majeur dans le soufisme et devient une voie éminente de l’initiation spirituelle. En effet, le grand maître Muhammad Muhyï al-Dîn lbn ‘Arabî (1165-1240), dont l’œuvre principale, al-Futûhât al-makkiyya (source fondamentale pour l’étude et pour l’initiation à la futuwwa), explique que si la prophétie légiférante est scellée avec l’arrivée du prophète Muhammad ; la Révélation, quant à elle, demeure à jamais par la voie de la futuwwa. Celle-ci consiste essentiellement en un voyage vers la « ka’bat al-wujûd » (Ka’ba de l’existence), sanctuaire de Dieu, cœur de l’homme, où celui qui a accompli les conditions du voyage (à savoir, le renouvellement du pacte prééternel, et le retour à la nature primordiale fitra) sera admis dans la présence de la Ka’ba-houri et sera initié à la science gardée (maknûn). Il aura connaissance de son être propre et de son Seigneur. Il accédera à la station du fatâ.

Selon Ibn ‘Arabî, c’est en entrant « par la porte du Fatâ (le Prophète) » dont « la nature propre est celle du Coran »Que l’initié rencontrera trois autres prophètes qui sont au cœur même de l’initiation à la futuwwa : Jésus, Abraham et Moïse. Chacun lui transmettra un enseignement.
Et c’est cette attitude qu’adoptent les maîtres spirituels .Ibn ‘Arabî , explique la Futuwwa en disant : ” En vérité ,la futuwwa consiste à élargir aux autres les bienfaits et les dons qui nous sont octroyés et à occulter ceux que nous dispensons conformément à ce que Dieu a dit dans le Coran : ” Ne rendez pas vains vos dons en les interrompant ou en causant du tort ” Coran II ,264le Coran considère que l’une des qualités majeures des pieux à qui est réservée la félicité dans la vie ultime, c’est la maîtrise de la colère et le pardon accordé par eux à ceux qui les offensent. Allah dit : “Qui dépensent dans l’aisance et dans l’adversité, qui dominent leur rage et pardonnent à autrui car Allah aime les bienfaisants “.

L’Emir Abd El-Kader, C’est l’homme du sabre lorsqu’il s’agit de défendre l’honneur de son pays mais aussi c’est l’homme de coeur lorsqu’il s’agit de défendre les victimes de l’injustice et de l’oppression,Son humanisme a été attesté par de grands auteurs et dans toutes les langues.On ne peut comprendre la personnalité de l’Emir Abd El-Kader ce grand homme qu’en se référant à l’enseignement et à l’éducation spirituelle qui le rattache à la voie initiatique de l’ésotérisme islamique, et son maître Ibn Arabi .
Derrière le combattant du « djihâd mineur » contre l’ennemi du dehors qui dévastait alors son pays, se dévoile l’homme mystique dont la vie intime ne fut qu’un long combat contre l’infidélité que tout homme porte en lui : c’est le sens de la grande guerre sainte « al jihâd al-akbar ». Ses écrits, son expérience, sont des témoignages vivant de la fidélité et de la continuité de cette voie soufie Mohammadienne. La voie du milieu où le temporel et le spirituel se fondent l’un dans l’autre et d’où émerge l’Homme, le serviteur parfait « al insân al kâmil ».Cela nous invite à méditer les paroles de l’Émir illustrant le pur amour. Le qualificatif de serviteur aimant auquel Dieu s’adresse est, pour les soufis, la désignation de l’état primordial, la nature parfaite et originelle de tous les prophètes et de tous les saints et les amis de Dieu (awilya’Allah).

5 commentaires:

  1. Salam,

    Ca s'appelle l'altruisme càd Al Ihsan, qui signifie aussi bienfaisance, et cela constitue un 3éme degré après Al Imane (la foi) et l'Islam. C'est le plus haut degré en Islam. Al Ihsan et Al Imane forment la voie ésotérique (Batin) alors que l'Islam (1er degré) forme la voie exotérique (Dhahir). Tu ne serais pas issu d'une famille maraboutique par hasard ? Moi je le suis en tous cas car mes ancêtres étaient marabouts (dhimravdhen).

    Mimoune.

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    1. Exact.

      Sinon, je suis clairement pour une prise en main TOTALE des affaires religieuses dans notre pays par les confréries. D'une part, cela serait une bénédction divine pour notre pays, et d'autre part, le peuple réapprendra une vision plus VRAIE de notre religion. L'extrémisme ayant bie perturbé, voir dénaturé la vision traditionelle de notre foi.

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    2. Barak Allahu fik Kaci pour cet article.

      Au passage je te souhaite à toi ainsi qu'aux fidèls lecteurs de ton blog un bon Ramadhan.

      J'ai une question à te poser:

      Une fois dans un commentaire tu avais dit que tu étais contre l'idolatrie, mais que tu n'étais pas contre le paganisme Berbère ? J'aimerais savoir qu'elle est concrètement la différence entre idolatrie et paganisme ?
      Le rite de Tislit an Anzar ( la fiancée de Anzar) es ce de l'idolatrie ou du paganisme ou les 2 ?

      Merci !

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    3. Cher frère et camarade, (ainsi qu'a tous),
      Bon mois de ramadhan ! Que Dieu tout puissant fasse en sorte de nous rendre ce mois particulièrement agréable.

      Pour te répondre:

      Oui, je suis évidemment et tout naturellement contre l'idolâtrie, qui est LE premier péché, celui qui demeure irréversiblement impardonnable. On ne peux pas être POUR ou CONTRE le paganisme berbère, car celui-ci n'existe tout simplement plus, tout lien effectif et opératif avec ce paganisme ont disparu et c'est ainsi la volonté d'Allah tout puissant.

      Cela n’empêche en rien de reconnaitre et de s'intéresser à notre culture ancestrale, de voir comment notre race est passé de la multiplicité des dieux à Allah SWT, l'image d'Anzar reflète aujourd'hui plus celui de légendes populaires... et encore, je pense qu'il est imprudent de s'avancer publiquement sur ce genre de sujets, qui doivent être traités uniquement en petit comité.

      Les peuples de tout pays et de toutes races ne sont pas , dans leur globalité, capables de comprendre un traitre mot de ce genre de sujets, et penser les maitriser soi-même un tant soi peu, est déja se fourvoyer lourdement!

      J'ai comis une sorte d'erreur en m'exprimant en public à ce sujet, très très sensible, et qui ne concerne qu'une élite politique qui doit déjà être islamiquement "blindée" et imperméable à certaines malices, je reconnais avoir commis une stupide erreur en parlant de ça publiquement,et peut-être avoir induit d'éventuels lecteurs dans l'erreur.

      Pour finir, ressusciter d'anciens rites païens est extrêmement dangereux, peut être même bien plus qu'une invocation diabolique classique. Lisez René Guénon à ce sujet, si vous pouvez.

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    4. Je te remercie pour ta réponse

      Oui je comprend très bien, certaines mauvaises langues pourraient nous traiter de mushrik alors que nos intentions n'étaient pas mauvaises....

      Oui en tant que musulman nous devons nous désavouer de toute forme de polythéisme.... Cependant le fait que nous soyons musulman n'efface pas non plus notre culture berbère... Par exemple il n'y a aucune forme de Shirk à feter le nouvel An Berbère, ou bien de donner une signification islamique (partage, générosité...) à certaines fêtes agricoles Berbères

      Je suis en train de lire Julius Evola en ce moment... je lirais du René Guenon Incha'Allah cet été

      tanmirth !

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